
Se lancer à son compte est le rêve de beaucoup d'entrepreneurs, qu'ils soient en France ou chez nos voisins. Mais face aux statistiques (une start-up sur deux ne passe pas le cap des 5 ans), l'enthousiasme laisse souvent place à la peur.
Pourtant, il existe une alternative souvent sous-estimée par ceux qui débutent : la reprise d'une entreprise existante. Au lieu de construire une nouvelle marque sans historique, vous prenez les commandes d'un appareil qui vole déjà, ce qui est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit d'un fonds de commerce.
Voici pourquoi vous devriez sérieusement envisager le marché de la cession plutôt que la création pure.
C’est l’argument numéro un. Quand vous optez pour un commerce à remettre, vous achetez une structure qui génère (normalement) déjà du chiffre d'affaires. Vous avez une clientèle fidèle, des fournisseurs avec qui les relations sont établies, une réputation et, souvent, une équipe formée en place. Vous gagnez ainsi des années de travail sur la notoriété et le développement commercial. C'est une façon d'entrer sur le marché en réduisant considérablement la période critique de démarrage.
Aller voir un banquier avec un "business plan théorique" est difficile. Aller le voir avec les trois derniers bilans d'une société à vendre qui est rentable depuis plusieurs années est beaucoup plus convaincant. Le risque est calculé, tangible et mesurable. Les banques sont plus enclines à financer une reprise, car l'affaire a déjà prouvé sa viabilité économique. L'étude de la cession de commerce repose sur des chiffres réels, ce qui simplifie grandement la recherche de capitaux.
C'est souvent ici que le bât blesse. Le marché de la transmission est parfois opaque et peu visible (on parle de "marché caché"). Beaucoup de cédants n'osent pas dire publiquement qu'ils vendent par peur d'inquiéter leur personnel ou leurs clients.
Pour avoir une vision claire du marché, l'idéal est de passer par des plateformes spécialisées. Si en France les initiatives sont nombreuses, nos voisins montrent la voie en matière de centralisation. En Belgique, par exemple, une référence en cession de commerce est CessionPro.
Ce type de plateforme permet de filtrer rapidement selon vos critères, que vous cherchiez un fonds de commerce ou une société à vendre : vous accédez ainsi à un catalogue complet d'offres de commerce à remettre en un coup d'œil. Avoir accès à un tel catalogue centralisé vous permet de comparer les prix du marché et d'éviter de surpayer un fonds de commerce.
Attention toutefois, reprendre ne veut pas dire "zéro risque". Avant de signer, soyez attentifs à trois points fondamentaux :
Le bail commercial : Reste-t-il assez de temps ou faut-il le renouveler bientôt ? C'est un coût majeur à anticiper.
La raison de la vente : Départ à la retraite (souvent un bon signe) ou concurrence féroce qui arrive (mauvais signe) ?
L'accompagnement : Le cédant accepte-t-il de vous accompagner pendant 1 à 3 mois pour la transition ? Une passation réussie est gage de succès.
En conclusion, si vous avez l'âme d'un gestionnaire plus que d'un créateur pur, scrutez les annonces de commerces à vendre. C'est souvent la voie royale pour devenir son propre patron avec un filet de sécurité bien plus solide.